L'eau à la bouche : gastronomie, économie et politique de la mer de l'Antiquité à nos jours
Carte blanche au Centre Camille Jullian
Retrouvez en prélude à cette table ronde la remise du prix Anthony Rowley, qui récompense un ouvrage portant sur l'histoire de l'alimentation.
Savoir ce que mangeaient nos ancêtres, comment ils produisaient ou préparaient leurs aliments a constitué très tôt un sujet d’interrogation et d’intérêt dans nos sociétés modernes.
Pour l’Antiquité, les sources littéraires dévoilent de riches pans de la gastronomie romaine où les produits de la mer occupent une place de choix. Parmi eux, le garum est aujourd’hui bien connu grâce aux archéologues qui ont étudié les lieux de sa production, son commerce et révéler les facettes de ce produit incontournable. Patrimoine méditerranéen, les sauces de poissons se retrouvent aussi dans d’autres aires géographiques, notamment en Asie, et continuent aujourd’hui d’inspirer l’art culinaire de nombreux chefs.
Elles sont aussi, sur le temps long, un lieu d’où partir pour analyser les enjeux de domination qui traversent les espaces maritimes. L’exploitation des ressources maritimes, en vue de leur consommation et de leur commercialisation, la construction de structures et d’infrastructures afférentes, suppose le contrôle de territoires et l’imposition d’un certain type de pouvoir sur un espace donné. Elle invite à réarticuler le binôme terre/mer dans les logiques de conquête. De l’extension de la domination de Rome en Méditerranée au conflit sino-vietnamien en mer de Chine, le poisson raconte aussi la mer comme territoire où se jouent les conflits de souveraineté.
Au croisement d’une histoire culturelle, économique et politique, et enrichie d’une réflexion anthropologique, la table-ronde se propose de réunir plusieurs personnalités issues de disciplines variées pour construire un dialogue sur la mer comme lieu où les sociétés d’hier et d’aujourd’hui puisent pour se nourrir et se construire.