La fabrique de la ville : le regard des archéologues

Table ronde proposée par le Conseil départemental de Loir-et-Cher À la suite de scandales patrimoniaux à la fin des années 1960 (parvis de Notre Dame-de-Paris, place de la Bourse à Marseille), l’archéologie française commence à se professionnaliser en France à partir des années 1970. Les enjeux scientifiques autour du patrimoine archéologique urbain sont alors énormes : le mille-feuilles historique sur lequel de nombreuses villes sont installées est alors grandement menacé de péril par des politiques d’aménagement encadrées par la seule loi Carcopino de 1941, qui n’a suscité que des fouilles occasionnelles. Afin de répondre à ce besoin pressant, l’Association pour les fouilles archéologiques nationales est créée en 1974 pour assurer les opérations prescrites par le ministère de la Culture. Afin d’étudier les spécificités de la fouille en contexte urbain, le Centre national d’archéologique urbaine (CNAU) voit le jour à Tours en 1984. Ainsi débute le caractère pionnier de la région Centre-Val de Loire en archéologie urbaine, où émergent associations locales (Tours, Chartres), postes d'archéologue municipal (Chartres, Bourges) et départemental (Loiret). Des services de collectivités territoriales naissent pour abonder les travaux de l’AFAN, puis de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à partir de 2002 : • 1992 : Ville d’Orléans • 2003 : Ville de Chartres • 2005 : Départements d’Eure-et-Loir et d’Indre-et-Loire ; Communauté d’agglomération de Bourges Grâce aux grandes fouilles urbaines menées depuis 30 ans par ces différents acteurs (château de Blois, opération Cœur de ville à Orléans entre autres exemples), l’archéologie a considérablement renouvelé les connaissances sur les villes de la région, et s’est imposée comme un outil indispensable de l’aménagement du territoire.