Une rumeur dans la ville : fabrique, propagation et médiatisation d'une rumeur antisémite, la rumeur d'Orléans, 1969.
Atelier proposé par le CERCIL - Mémorial de la Shoah et l'INA
Printemps 1969, une rumeur prend naissance dans les lycées et se répand dans toute la ville d’Orléans. La rumeur colportée parle de jeunes filles enlevées depuis les cabines d’essayage de magasins de vêtements, "on dit" qu'elles seraient empoisonnées avant d'être conduites par des souterrains et livrées à la traite des blanches. Le soupçon est jeté sur quelques commerçants qui ont tous un point commun : ils sont Juifs. La police enquête et ne constate aucune disparition. Pourtant, parents, enseignants, commerçants, journalistes, habitants... tout le monde en parle ! Jusqu'à cette journée du 31 mai 1969, où des attroupements menaçants se forment devant la boutique Dorphé. Il faudra quelques voix individuelles éclairées alertant la presse nationale pour éteindre la rumeur et en dénoncer le caractère antisémite.
Comment expliquer "la résurgence dans une cité moderne de récits empruntés au Moyen Âge" (Edgar Morin) et la propagation "virale" d’une rumeur au point d’éveiller un soupçon collectif, alors qu'aucun événement réel n'est fondé ? Pourquoi en 1969 ? Et pourquoi à Orléans ?