À tombeaux ouverts : les vivants face aux morts de l'Europe à l'Extrême-Orient
Carte Blanche au Réseau des Écoles françaises à l'étranger Entre la nécessité et le tabou, la confrontation des vivants et des morts est encadrée et permise par des espaces ou des figures de médiateurs : les tombeaux, les rites funéraires, les prêtres, les portraits funéraires, les temps dédiés au deuil et à la commémoration sont autant d’intermédiaires qui facilitent la relation entre la communauté des vivants et celle des défunts. Ces figures et espaces de médiation, loin d’être aussi partagés au sein d’une même culture qu’on pourrait le penser, évoluent en fonction des positions sociales, des appartenances ethniques, de l’âge ou du sexe des défunts, mais aussi en fonction des conditions de mortalité et des espérances de vie dans l’au-delà (morts violentes individuelles ou collectives, morts de masse, « mort heureuse », mort d’un souverain âgé, mort d’un enfant en bas âge…). Que nous apprennent ces espaces et figures de médiation sur le mort, sur son avenir possible ou supposé, mais aussi sur la vie des sociétés qui entourent le défunt ? Mais que se passe-t-il quand ces liens traditionnels entre vivants et morts sont rompus, quand les tombeaux sont ouverts, quand les rites sont abolis, quand les cadavres reviennent à la lumière ? Le Réseau des cinq Écoles françaises à l’étranger se propose de réfléchir à ces questions au travers de contextes aussi divers que ceux de l’Égypte ancienne, de l’Age du bronze européen, des cités grecques de Sicile, du Japon moderne ou de l’Espagne contemporaine.