Représentations des villes en guerre. Projections idéalisées, imaginaires collectifs et réalités alternatives
Carte Blanche au Musée de l'Armée
La table ronde mettra en perspective et décryptera, sur le temps long (XVIIe-XXIe siècle), la construction des représentations en deux, trois et quatre dimensions de villes en guerre à différentes distances du conflit : villes se préparant à la guerre, en temps de guerre, se relevant de la guerre ou l’intégrant en tant que dimension immanente de la paix armée. L’accent sera mis sur l’évolution chronologique de ces représentations, leur empreinte et leur superposition dans l’imaginaire collectif, et sur certains aspects diachroniques des pratiques de représentations. Au XVIIe siècle, les représentations « régaliennes » de la guerre mettent en avant la défense des villes, même si les combats ont tendance à les épargner. Les plans-reliefs, outils de programmation d’une meilleure défense urbaine, d’aide à la décision, de gouvernance et de pédagogie, sont aussi des objets de prestige, de réflexion et de commémoration, correspondant souvent à des états non réalisés ou intermédiaires et excluant les traces des combats. Des maquettes et galeries de batailles idéalisées jusqu’aux villes Potemkine contemporaines, en passant par les panoramas de la guerre de 1870-1871, les représentations de villes en guerre cristallisent l’esprit de défense, la résilience et les capacités d’adaptation des populations. Quelques exemples de représentation de « villes martyres » seront présentés. L’impact de l’évolution des armements, de leurs vecteurs et des outils de visualisation du champ de bataille sur la réalité et la perception des guerres urbaines, ainsi que les défis de la médiation muséale de ces notions seront abordés, de même que l’hybridation et la digitalisation des représentations.