Réformer l'État du Moyen Âge à nos jours
Carte blanche à Calype Blanche de Castille, Vauban et Gambetta sont d’une criante actualité : ils ont chacun posé la question de la réforme et de l’adaptation de l’État dans un contexte de crise. Pour Blanche, il s’agissait de pallier son double défaut au regard de ses adversaires (celui d’être une femme et une étrangère), pour s’affirmer comme une redoutable régente et cheffe de guerre. Vauban de son côté, se voit avant tout, à la fin de sa vie comme le conseiller de son roi. Il est alors convaincu que la mère des réformes, celle d’où tout peut découler, celle que le Grand roi peut mener pour réduire la misère, est une grande réforme fiscale. C’est elle qui enrichira et fortifiera les peuples et son souverain. Ce sera la grande bataille de ses dernières années. Gambetta enfin, adversaire de la première heure du Second Empire, évolue de la radicalité à la modération une fois la République installée. « Puisque nous sommes les plus forts, nous devons être les plus modérés » lance-t-il en 1876. Il s’assume alors comme « opportuniste », comme celui qui doit trouver le moment opportun et la bonne méthode (y compris l’alliance avec les Orléanistes par exemple) pour susciter l’adhésion du peuple et éviter, au pire, l’échec de la République, au mieux l’immobilisme. On l’aura compris, Blanche de Castille, Vauban et Gambetta posent des questions à l’historien qui sont celles que se posent les citoyens d’aujourd’hui.