Parcourir la ville et suivre les citadins : Jean Zay et le projet Socface (1836-1936)

Carte Blanche au Service Interministériel des Archives de France
L’évolution des villes françaises depuis la Révolution est relativement bien documentée tandis que le devenir et les trajectoires de ceux qui vécurent ces évolutions restent encore peu connus, surtout dès que l’on cherche à sortir du cadre dominant autour de quelques très grandes villes. C'est à ce vide que cherche à répondre le projet Socface qui s'appuie sur des techniques de reconnaissance automatique d’écriture manuscrite pour retranscrire l’ensemble des listes nominatives du recensement de 1836 à 1936. Le projet va, à terme, produire une base de données de centaines de millions d'enregistrements individuels (une entrée dans l'un des vingt recensements réalisés entre 1836 et 1936), qui sera mise à disposition du public.
En suivant, au fil des recensements de 1906 à 1936, Jean Zay, cette table ronde vise à illustrer l’intérêt et les possibilités de cette base –qui ne pourrait exister sans le supercalculateur qui porte son nom– pour étudier les recompositions des populations des villes à l’œuvre sur un siècle : on peut suivre Jean Zay durant sa vie, retracer celle de ses parents, mais également étudier des groupes construits selon d'autres perspectives (suivre tous les enfants ayant grandi dans sa rue ou son quartier par exemple) ou analyser les changements dans l'espace lui-même (composition sociale des immeubles où il a habité au cours de sa vie). Cet exemple permet d'illustrer les défis auxquels le projet a fait face ainsi que les qualités, mais aussi les limites, de la base de données qu’il construit.