Les sciences navales
Carte blanche au Ministère des Armées et à l'Académie de Marine
« Un vaisseau de ligne est l’une des plus magnifiques rencontres qu'ait faite le génie de l'homme avec la puissance de la nature. » Victor Hugo, 1862.
Qui n’est pas sensible à la majesté qui se dégage d’un vaisseau de ligne, s’apprêtant à combattre, tous sabords ouverts et voiles gonflées au vent, avec son tableau arrière ouvragé et sa figure de proue inspirante ! À chaque époque, les grands navires, des vaisseaux de ligne aux porte-avions à propulsion nucléaire et aux grands paquebots modernes, ont représenté la quintessence des capacités technologiques et industrielles des nations.
Impulsées par Colbert puis développées au siècle des Lumières, les sciences navales (Scientia navalis), l’hydrodynamique, la résistance des matériaux, la géométrie des carènes, ont mobilisé au XVIIIe siècle les plus grands savants. Elles furent utilisées dans un but stratégique pour rechercher la supériorité technologique à la mer.
Au XIXe siècle, alors que l’innovation technique s’accélère, que les lignes maritimes commerciales se développent, que le combat naval est transformé par la vapeur, le fer et l’acier, l’essor de la construction navale s’est appuyé sur la révolution industrielle dont elle fut l’un des moteurs.
Enfin, depuis la seconde guerre mondiale, de nouveaux paradigmes sont apparus : missiles, avion, furtivité ont remplacé cuirasses et artillerie ; turbines à gaz, diesel, propulsion nucléaire, ont supplanté les chaudières à vapeur. L’automatisation a conduit à une réduction drastique des équipages mais également à une élévation considérable de leur niveau de technicité et oblige à repenser les fondements de la guerre navale. Le numérique et les données sont au centre d’une révolution technique, industrielle et humaine qui soulève autant d’interrogation nouvelles que d’espérances.