La santé en mer
Carte blanche au Ministère des Armées et au Musée National de la Marine
Garantir la santé des marins à bord des navires a toujours été un enjeu complexe. Dans les temps anciens, les gens de mer devaient faire face à une alimentation de piètre qualité, une eau potable sujette aux contaminations, une hygiène réduite et la promiscuité. En cas d’opérations militaires, s’ajoutaient les risques de blessures et le travail quotidien harassant. Ponctuellement, des dispositions ont été prises par les pouvoirs publics ou les armateurs privés pour tenter d’apporter des solutions à ces problèmes récurrents. Les sources permettent de documenter certaines initiatives.
La question de la santé en mer devient cruciale quand des équipages infestés amènent une maladie qui ravage toute une ville ou un territoire. A partir du milieu du XIVe siècle, une redoutable épidémie de peste se déclare en Europe, voyageant de port en port. Durement frappée, Venise met progressivement en place une politique sanitaire novatrice, qui sera par la suite largement reprise en Europe. Ces démarches, qui associent prévention et action, lui permettent de conserver les trafics commerciaux indispensables à son économie et à son existence. Les pouvoirs publics prennent ainsi conscience de l’enjeu de la santé en mer.
En France, avec la naissance de la Marine d’État et la construction des arsenaux royaux, les initiatives se formalisent à partir du XVIIe siècle. En matière de santé, Rochefort est un terrain d’expérimentation de premier plan qui verra naître, il y a tout juste 300 ans, la première école de médecine navale au monde. Pour la première fois, un lieu est dédié à la formation des officiers de santé amenés à servir sur les bâtiments du roi. Cette initiative témoigne d’une prise de conscience et conduira ces scientifiques à d’importantes innovations.
Les progrès médicaux aidant, à partir du XVIIe siècle, se mettent en place des véritables politiques de prévention à bord des bâtiments, qui prennent en compte différents facteurs dont l’alimentation, le renouvellement de l’air, mais aussi l’origine sociale des marins.
Aujourd’hui, de nombreux musées dont le musée national de la marine se demandent comment patrimonialiser cette histoire longue de plusieurs siècles. Grandes découvertes, crises et fonctionnement quotidien se côtoient dans les collections des institutions culturelles, contribuant à enrichir la grande histoire de l’homme sur la mer.
