La France face aux génocides du XXe siècle

Carte blanche proposée par le Conseil Scientifique International pour l'étude des génocides (CSI)
Signataire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948, la France définie par ses autorités officielles faisait voter le 29 janvier 2001 une loi historique de reconnaissance du génocide des Arméniens. Pour le président de la République Jacques Chirac le 16 juillet 1995 à Paris, la France commettait « l'irréparable » dans la Shoah, tandis que le 27 mai 2021 à Kigali, Emmanuel Macron reconnaissait sa « responsabilité accablante » dans le génocide des Tutsi. La France en est sortie grandie. Tardivement, la vérité s’est faite, sur la France de Vichy, sur la France au Rwanda, sur l’abandon des Arméniens aux bourreaux unionistes jusqu’au renoncement au foyer national de Cilicie face aux kémalistes.
Les génocides du XXe siècle ont désarmé les grandes nations mondiales comme les organisations internationales, avant, pendant et après la commission du crime perpétré en particulier contre les Arméniens de l’Empire ottoman, les Juifs d’Europe et les Tutsi du Rwanda. Des survivants ont tenté de témoigner de l’impensable quand des populations entières étaient assignées à la disparition, anéanties par des actes d’atrocités inimaginables. Des voix éloquentes et courageuses ont manifesté leur solidarité et demandé la vérité comme la justice. Des savants, écrivains, juristes ont agi pour alerter, dénoncer et documenter ces crimes avant de parvenir à les qualifier.
Ces engagements se poursuivent, engagements de connaissance et d’humanité. La France, par des expressions et à des intensités différentes est confrontée aux génocides, à leur mémoire, à leur histoire, à leur jugement. Tenue au devoir de les prévenir et d’empêcher le négationnisme de détruire la vérité. La Carte Blanche du Conseil scientifique international pour l’étude des génocides (présidé par Yves Ternon) entend apporter au public des analyses de spécialistes sur des faits majeurs du XXe siècle auxquels l’histoire de France est profondément liée. La connaissance est essentielle pour aborder les défis du XXIe siècle.