La fabrique de la Méditerranée : cartographier les migrations depuis l'Antiquité
Carte blanche à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme
Aujourd’hui, la Méditerranée constitue un espace migratoire de première importance. Elle a toujours été un espace inlassablement parcouru, traversé ou longé, d’abord et longtemps par ses riverains, puis par des populations d’horizons plus lointains.
Hors de toute considération réificatrice, historiens de différentes périodes, géographes ou encore politistes entendent mener une réflexion sur la manière dont les mobilités et les migrations participent de la fabrique de la Méditerranée. Autrement dit, il s’agit d’envisager comment ces mouvements de populations d’une grande diversité ont modelé et transformé les sociétés méditerranéennes sur le temps long. Ces mises en contact successives ont produit des cultures et des sociétés mêlées, où l’autre a été parfois dominé, colonisé, asservi, converti, parfois accueilli, épousé, naturalisé, parfois rejeté, marginalisé ou banni.
Par les mises en contraste et par les effets de résonance que suscitent les tensions entre lieux et périodes, l’approche par la longue durée permet de ressaisir certaines questions et de réexaminer des scansions historiques. La démarche s’appuie sur des représentations cartographiques en jouant sur les échelles qui illustrent tantôt un mouvement de masse, tantôt un itinéraire individuel, pour identifier les espaces transformés par les mobilités, mieux comprendre des modes de circulation variés et complexes et redonner toute leur chair aux dynamiques migratoires.