Comme des héros d'Homère. Mourir au combat : modèles antiques, usages contemporains

Carte Blanche à UR CeTHiS - Université de Tours Les intervenants décrypteront les conceptions antiques de la mort au combat, ainsi que leurs usages idéologiques depuis la Révolution Française. Ils rappelleront d’abord le modèle homérique de la belle mort héroïque, transposé dans le cadre de la cité, au sens d’entité politique. Les conceptions – antiques puis modernes – de la cité et de la patrie seront définies, au regard du sacrifice de leurs défenseurs, y compris lors des guerres civiles. Les soldats tombés face aux barbares seront également évoqués, ainsi que les usages idéologiques de ces conflits à l’époque contemporaine. La question d’une éventuelle distinction entre les soldats tombés pour leurs cités / patries et les mercenaires morts à la guerre pourra être posée, des guerres antiques à l’actuel conflit en Ukraine. Parmi les morts au combat n’appartenant pas à des armées régulières, les intervenants se pencheront aussi sur les insurgés tués lors des guerres serviles : méprisés dans l’Antiquité, ils apparurent comme des héros aux yeux des révolutionnaires de l’époque contemporaine. Les honneurs et la mémoire antiques seront enfin abordés : honneurs civiques, sépultures individuelles ou collectives, crémations héroïques, monuments funéraires. Depuis la Révolution française, ces hommages antiques ont parfois inspiré la façon dont les vivants ont honoré les morts à la guerre : fêtes civiques, esthétique de certains monuments aux morts. Malgré l’affirmation, depuis la Première Guerre mondiale, de mémoires empreintes de pacifisme, l’on constate en effet la persistance d’une conception héroïque de la mort au combat, héritée – ou prétendument héritée – des conceptions antiques.