Camoufler la guerre, camoufler en guerre
Carte Blanche à la Direction de la mémoire, de la culture et des archives / Ministère des Armées et à Nouveau Monde éditions
Depuis la préhistoire, le camouflage est utilisé par l’homme dans ses actions cynégétiques. Au XIXe siècle, la multiplication des armes à feu sur le champ de bataille et l’augmentation de leur puissance conduisent les armées à entamer une réflexion sur la nécessité de mieux protéger les combattants, en utilisant des méthodes qui visent à fondre les hommes dans le milieu physique dans lequel ils opèrent. La Première Guerre mondiale marque une rupture et, avec le changement de nature des conflits, le camouflage prend une importance primordiale ; il devient une arme à part entière. Cette fonction militaire n’a cessé d’évoluer depuis, au gré des formes de guerre mais aussi des techniques. Le camouflage militaire intéresse les soldats comme leurs équipements, mais également les populations civiles, de plus en plus touchées par la guerre. Il est à l’origine de projets étonnants, comme celui de dissimuler Paris, en 1918, ou celui du camouflage des usines d’aviation américaines pendant la Seconde Guerre mondiale. La deuxième moitié du XXe siècle se caractérise par l’essor des technologies comme par l’apparition de contre-mesures qui ont pour but de « révéler l’invisible ». Mais, malgré ces évolutions, les opérations militaires du XXIe siècle montrent que les procédés utilisés au cours de la Grande Guerre sont toujours employés dans le même souci d’épargner la vie des combattants et de conserver leurs capacités opérationnelles.