Balzac, l'ardeur de vivre au risque de la perte

Carte Blanche au Conseil départemental de Loir-et-Cher Balzac est avant tout un écrivain du « Vivant », en raison d’une part de la puissance de vie qui anime son œuvre dans son désir de représenter une totalité complexe ; celle de la société de son temps comme celle du sentiment et de l’intime de l’individu : « je vous aurais peints les sentiments et leur jeu, la vie et son allure… » ( à Mme Hanska, 1834) ; et en raison d’autre part de la force vitale de la plupart de ses personnages et des passions diverses, viles ou nobles qui les habitent : désir, ambition, amour, appel à une vie plus large, volonté de puissance et de domination. Mais qui, à l’image du réel sont soumis à ses lois d’entropie et d’ échec et n’ échappent donc pas au tragique et à la mort. Soit qu’ils encourent le risque d’une vie pleine et incandescente, soit qu’ils subissent la déperdition d’une vie dénuée de sens et brisée dans ses aspirations. Mort qui est donc naturellement l’ « Envers » de cette Comédie du vivant, dont nous pourrons explorer les formes et significations : morts héroïques et romanesques, mort symbolique et « mise à mort » sociale, « souffrances inconnues » et crimes cachés dont il se veut le « Secrétaire » perpétuel. Mort enfin, et échecs apparents que sublime la grâce de certaines figures inoubliables, à la fécondité paradoxale, dont il a voulues qu’elles soient, si ce n’est nombreuses, du moins magnifiées ; comme clé ultime de compréhension dans un monde sans pitié ?