© Jean-Marc GOURDON

Marc BARANI

Marc Barani est né à Menton en 1957, au printemps, sous la nature profuse et face à l’horizon – irrésistibles. Après avoir étudié l’architecture à Marseille et la scénographie à la Villa Arson de Nice, il complète sa formation par des études d’anthropologie au Népal. Il fonde son agence en 1989. Sa première œuvre est décisive : il conçoit l’extension du cimetière de Saint-Pancrace, à Roquebrune-Cap-Martin, là où gisent les siens ainsi que Le Corbusier, dont il restaure le Cabanon (1986-1991). L’alpha, comme un oméga.
En 2007, la livraison du pôle multimodal de Nice, qui suture singulièrement un espace sinon disloqué, lui vaut le prix de l’Équerre d’argent du Moniteur, conforté cinq ans plus tard par le Grand Prix National d’Architecture, que couronnera l’exposition « Tenir lieu », sise à la Cité de l’architecture et du patrimoine en 2019.
Passerelle du Millénaire (2000-2001) à Contes avec Bernard Pagès, villa privée sur la Côte d’Azur (2000-2004), église Sainte-Croix de Chelles (2005-2008) avec Martin Szekely, pont Éric-Tabarly à Nantes (2005-2011), logements sociaux à Nice (2010-2014), Centre des Congrès de Nancy (2007-2014), tombe-mémorial Rafic-Hariri à Beyrouth (2010-2017), Auditorium de l’Institut de France (2011 -2018), École nationale supérieure de la photographie d’Arles (2014-2019), Tribunal de Grande Instance d’Aix-en-Provence (2012-2021), logements expérimentaux à Bordeaux (2016-2024), gare de Bagneux (2013-2025) : cette liste anthologique trahit la polysémie de l’atelier, capable de travailler sur des projets éminemment variés et d’élaborer de nouveaux procédés de construction.
Il ne saurait y avoir d’expérimentation sans investissement et sans enracinement : Marc Barani a ainsi enseigné l’architecture de 1993 à 2003, donné régulièrement des conférences en France et à l’étranger, et s’est impliqué pour le ministère de la Culture, où il a animé le groupe de travail « Innover » afin d’établir une stratégie nationale pour l'architecture. Scénographe avec Birgitte Fryland pour les Arts Décoratifs ou le Musée du Louvre, commissaire de l’exposition Patrimoines–Héritage–Hérésie lors de la Biennale de Bordeaux Agora 2012, où il s’associa aux graphistes Evelyn ter Bekke et Dirk Behage et au vidéaste Christian Barani, avec lequel il collabore étroitement depuis ses débuts.
Membre de l’Académie d’Architecture depuis 2009, de l’Académie des Beaux-Arts depuis 2018, Marc Barani a été nommé chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur et officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2015 avant d’être distingué par la Grande Médaille d’Or de l’Académie d’Architecture en 2018.
Conduits par une équipe pluridisciplinaire, ses projets s’ancrent dans le sol métaphysique et articulent les horizontales ainsi que les verticales avec une rigueur voluptueuse, toute romane. Si la radicalité est une racine, alors l’architecture de Marc Barani est éminemment radicale. Quand bâtir est toujours fonder, puis élever. Âmes et regards.

© Jean-Marc GOURDON