Violences contemporaines et relations avec les morts - Corée, Iran, Palestine, Pérou
Carte Blanche au CNRS / CéSor-EHESS
Ce panel analyse les relations aux morts en contexte guerrier depuis plusieurs terrains d'enquête et périodes historiques contemporaines. Il aborde les temporalités sociales de la mort violente et le rapport au territoire, au politique, aux croyances et aux proches qu'elle implique, les liens que les personnes entretiennent avec les corps absents, privés de sépulture, ou avec ceux qui ressurgissent en rêve, en des formes ou des lieux inhabituels.
F. Galmiche s’attache à la place des savoirs religieux concernant les âmes des morts dans les conflits contemporains opposant la Corée du Sud et le Japon autour des Coréens enrôlés de force dans des entreprises et l’armée de l’empire colonial japonais. D. Delacroix s’intéresse à la prise en charge rituelle des morts du conflit armé interne au Pérou (1980-2000) à travers les figures de malemort, d’apparitions oniriques et d’âmes en peine. Elle analyse également les relations des familles avec les équipes médico-légales. S. Latte Abdallah travaille sur les « afterlives » de défunts palestiniens dont les corps sont détenus dans des « cimetières des nombres » ou à la morgue. Elle étudie la manière dont les vivants accueillent ces « martyrs », perçoivent leurs actes et décès, tissent leurs relations personnelles avec eux, quelle place prennent les émotions quand les morts demeurent en guerre. S. Parsapajouh interroge les relations des proches avec des soldats tués ou disparus de la guerre Iran-Irak (1980-88) en travaillant sur la recherche des dépouilles et l'identification des corps, la sacralisation des restes et des tombes, les croyances dans les interventions surnaturelles des morts, les interactions tissées par les rêves.