Un homme marche dans la ville de Marcello PAGLIERO

Fiction, France, 1950, 95 min, VOSTF, N&B, Ed. René Château, avec Jean-Pierre Kérien, Ginette Leclerc, Coco Aslan, Dora Doll

Cinéaste de frontière ayant travaillé alternativement en Italie et en France, Marcello Pagliero a réalisé une œuvre originale, fruit d’un métissage culturel entre néoréalisme, réalisme poétique et existentialisme. Il a surtout donné au cinéma français deux films repères dans une veine réaliste dont il n’existe pas beaucoup d’exemples, Un homme marche dans la ville et Les Amants de Brasmort, deux œuvres saluées par André Bazin à leur sortie.

D’un drame privé où s’affrontent une épouse sexuellement frustrée et un mari aigri et coléreux qui exacerbe dans le vin ses déboires conjugaux et ses difficultés professionnelles, Pagliero fait une tragédie ordinaire où le destin rejoint le hasard. Pagliero délègue à son protagoniste, le contremaître Jean, le soin d’être l’homme qui marche dans la ville, sorte d’intermédiaire relié à tous les personnages du drame. Et puis, derrière, il y a l’exceptionnelle présence du Havre, ville qui au moment du tournage est encore une ville de ruines, où des enfants jouent dans les gravats (on pense à Allemagne année zéro de Rossellini).