Un combat contre Mussolini et le régime fasciste : le parcours de Camillo Berneri (1897-1937)
Carte blanche aux éditions Agone
À l'heure où l'extrême-droite est de nouveau proche du pouvoir, retracer le combat de Camillo Berneri contre le fascisme est aussi une manière de faire enfin connaître en France une figure majeure de l'anarchisme du premier xxe siècle.
« Si Mussolini n’avait pas existé, certainement l’histoire italienne actuelle n’aurait pas été la même. Mais elle n’aurait pas été très différente. Toute la situation italienne a porté à la dictature, a déterminé les différentes phases du fascisme. Croire que tout cela a été le produit de la volonté et de l’intelligence d’un homme est enfantin. »
De l'Italie de l'immédiat après-guerre jusqu'à l'Espagne de la guerre civile, Camillo Berneri (1897-1937) a lutté contre le fascisme jusqu'à son assassinat à Barcelone au cours des journées dramatiques de mai 1937. Commandé par l'urgence d'une époque de terreur, ce combat s'inscrit dans l'un des plus singuliers parcours du mouvement anarchiste de l'entre-deux-guerres. Rarement, en effet, l'exigence de vérité et la recherche d'une action politique concrète auront été poursuivies en même temps au point où il l'a fait. Cette manière d'être à la fois un intellectuel rigoureux et même parfois intransigeant sur le fond tout en explorant sans cesse les voies de réflexion nouvelles qu'exigeaient le fascisme et ses progrès dramatiques au cours des années 1930 ; cette façon de maintenir l'objectif de transformation révolutionnaire concrète en même temps que le pragmatisme avec lequel il envisageait les alliances nécessaires au-delà du mouvement anarchiste lui-même : avec son acharnement à bousculer les évidences et à dépasser les contradictions, Berneri s'est parfois trouvé isolé mais sa pensée reste encore aujourd'hui l'une des plus riches que cette période ait produite.
Miguel Chueca est déjà le maître d'œuvre chez Agone des receuils Déposséder les possédants (sur la grève générale aux « temps héroïques » du syndicalisme révolutionnaire) et L'Action directe et autres écrits syndicalistes d'Émile Pouget.