Traverser l'Atlantique. Passagers, navires et compagnies, XIXe-XXe siècles
Tout au long du XIXe siècle, des hommes et des femmes se sont embarqués depuis les ports d'Europe méridionale pour tenter leur chance outre-Atlantique. La communication s'intéresse à l'expérience de la traversée, depuis les dépenses réalisées en vue du départ jusqu'aux formalités accomplies à l'arrivée, en passant par les vicissitudes du voyage (vie à bord, itinéraires, calamités). Au cours du siècle, l'expérience de la traversée se transforme au gré des innovations technologiques (navigation à vapeur), du renforcement du contrôle des émigrants et des pandémies de choléra qui affectent les liaisons maritimes. Au petit nombre des voyageurs qui gagnent l'Amérique latine dès les années 1830 succèdent les grandes vagues migratoires de la fin du siècle ; les odyssées singulières cèdent la place aux rêves de tous ceux qui souhaitent « faire l'Amérique ».
Les années 1890 à 1940 sont considérées comme l’âge d’or des paquebots transatlantiques. Toujours plus grands et rapides, ces navires se sont livrés une concurrence acharnée pour transporter à la fois passagers fortunés et pauvres migrants. Ce faisant, ils n’ont jamais été isolés du monde terrestre dont les aléas politiques et sociaux avaient un impact direct sur les évolutions à bord. Les fluctuations des flux migratoires, les épidémies, les nouvelles exigences en matière d’hygiène, de divertissement, d’intimité et même de vie spirituelle ont toutes joué un rôle crucial dans la matière dont les navires se sont transformés et ont été exploités, sans parler des chocs terribles que furent les guerres. À travers l’histoire de ces traversées transatlantiques, c’est donc aussi celle des hommes et femmes de ce premier XXe siècle qui se dessine.