Traverser la Méditerranée et voyager à Alger au XIXe siècle
L’étude du voyage à Alger par la traversée de la Méditerranée dans une perspective diachronique, sur le long XIXe siècle, peut s’inscrire dans le cadre de plusieurs programmes de lycée, notamment en Première générale. Grande ville arabe sous domination ottomane avant 1830, Alger occupe rapidement, à partir de cette date, une place prépondérante au sein de l’empire colonial français. Le port de l’ancienne cité corsaire permet une ouverture sur la mer, et voit débarquer d’horizons variés des militaires, des colons, des marchands ou encore touristes toujours plus nombreux au fil de la période. Le caractère méditerranéen de la ville contribue à faire d’elle une vitrine de la puissance coloniale, un centre économique mais également un espace de migrations, de contrôle social et d’expériences sociales multiples.
Avec les élèves, dans une démarche d’histoire sociale et culturelle, nous pouvons nous intéresser à des pratiques et à des représentations normées d’acteurs précis : les voyageurs français à Alger. Des sources comme les guides touristiques cristallisent les perceptions métropolitaines et renseignent sur la manière dont les contemporains vivaient et imaginaient Alger, ainsi que sur les modalités du voyage. Des œuvres orientalistes comme celles des peintres Eugène Delacroix, Gustave Guillaumet ou des écrivains Guy de Maupassant et Théophile Gautier peuvent également enrichir une réflexion sur le voyage à Alger.