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Les Cartes Blanches

Taxer les citadins. Villes et fiscalité en France du Moyen Âge à nos jours

Carte Blanche à l'IGPDE-Comité pour l'histoire économique et financière de la France
Au Moyen Âge, la compétition entre autorités municipales et royales est manifeste pour capter les ressources des villes. Financer les dépenses urbaines et répondre aux demandes fiscales royales sont sources d’enjeux et de tensions économiques, politiques et sociaux. Aux choix entre impositions directes, indirectes et dette répondent l’élaboration et l’expérimentation de règles et de techniques destinées à faire contribuer les habitants pour le bien commun. Les villes sont alors des laboratoires pour la formation et le développement de systèmes financiers et fiscaux locaux.
Aux temps modernes, depuis que Philippe le Bel a inventé la fiscalité royale, les Parisiens obligent régulièrement le roi à s’en enfuir (1358, 1418, 1588, 1648), le plus souvent pour des motifs fiscaux. Comment faire pour imposer les Parisiens sans risque ?
En outre, si les octrois levés sur l’approvisionnement sont bien connus, la taxe sur les divertissements ne l’est pas. Instaurée en 1699 sur les recettes des spectacles de l’Académie royale de musique et de la Comédie-Française, son montant est versé à l’Hôpital général puis à l’Hôtel-Dieu. La perception fut ensuite étendue aux petits spectacles, tels ceux des foires Saint-Germain et Saint-Laurent. Supprimée pendant la Révolution, cette taxe est rétablie en 1797. La capitale, parce qu’elle concentre le plus grand nombre de salles de spectacle, contribue ainsi le plus fortement au financement de l’assistance.
Enfin, l’échec des réformes de la fiscalité urbaine au XXe siècle entraîne, au XXIe siècle, la suppression des taxes professionnelle et d’habitation.

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