Singuliers gouvernements : gouverner seul de l'Antiquité à nos jours

Trois interventions sont prévues : - Tyrans et dictateurs dans l’Antiquité - On se demandera comment dans l’Antiquité, la démocratie grecque et la république romaine composaient avec un gouvernement au singulier, comme le tyran, le dictateur, l’interroi ou même l’empereur. Sont-ils hors normes ou hors-la-loi, et dans quelle mesure ? Ou au contraire s’inscrivent-ils dans des structures de gouvernement prévues par les institutions ? Le contexte historique a son importance dans l’appréciation qu’on avait des individus détenteurs de ce pouvoir au singulier, ainsi que leur personnalité. - Seigneurs ou citoyens. Expériences de pouvoir singulier dans les villes de l'Italie du centre-nord (XIVe-XVe siècle) - Les régimes urbains de l'Italie du moyen âge tardif ont connu plusieurs expérimentations seigneuriales : les uns ont abouti à des principautés plus ou moins légitimes, les autres ont engendré des solutions crypto-seigneuriales (tel le régime de Laurent de Médicis à Florence, qui se définissait « un citoyen avec quelque autorité »), les autres enfin ont passé d’une solution à l’autre. Le profil de ces villes à l'origine communales est resté fluide et ouvert pour longtemps et leur évolution est plus nuancée que ce qu'on a longtemps cru : cette intervention se propose donc de faire l'état de ces développements politiques sur un longue XVe siècle et de façon comparative. - Le gouvernementde Jair Bolsonaro au Brésil - Depuis les élections présidentielle d’octobre 2018, le régime politique semble avoir changé au Brésil, d’une démocratie représentative à un régime illibéral centré sur la personne du président d’extrême-droite nouvellement élu, Jair Bolsonaro. Cette présentation vise à montrer que la démocratie brésilienne, déjà dégradée et délégitimée ces dernières années, évolue effectivement dans une direction autoritaire, et que ce processus est fortement déterminé par la figure publique (messianique et populiste) que s’est construite Bolsonaro et par sa « gouvernance du chaos », qui n’exerce pas de véritable leadership mais parvient par ses relations de clientèle (quasiment mafieuses) et sa communication politique à complètement déstructurer le jeu institutionnel.