Servitude volontaire et séduction des images
Carte blanche au CVUH
Le pouvoir politique moderne occidental structure sa force d’acceptation autour de stratégies de séduction dont les images sont une part décisive, souvent oblitérée par leur caractère d’apparente évidence. Les représentations iconographiques du pouvoir jouent sur différents registres d’énonciation et de réception qui ne se résument pas à une propagande idéologique. Comprendre l’adhésion que des images produisent implique de se pencher sur les dispositifs précis qui sont mis en jeu et sur les régimes visuels à l’œuvre dans chaque situation. Car les images ne sont pas univoques, elles articulent aussi les luttes symboliques autour des mémoires sociales et politiques, elles sont l’objet d’interprétation et de détournement. Les usages politiques des images renvoient à la croyance en leur propre pouvoir, de la part des acteurs, mais aussi de la part des historien.e.s qui les étudient. À partir de trois cas précis, et choisis à dessein dans des périodes et/ou des espaces bien différents, la table ronde s'intéressera à la manière dont on a cherché à façonner, à travers les images, un processus d'adhésion à la monarchie des Lumières, à l'Afrique coloniale et à l'autonomisme breton.