Sciences, techniques, pouvoirs et sociétés du XVIè au XVIIIè siècle
Carte blanche à la revue Cahiers d'histoire
La Carte blanche des Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique s’articule autour du dossier Sciences, techniques, pouvoirs et sociétés du XVIe au XVIIIe siècle (n° 137, Juillet-septembre 2017).
Les rapports des savoirs et des pouvoirs ont en effet fait l’objet de nombreuses études détaillées que ce soit dans le champ de la sociologie ou celui de l’histoire des sciences. Les débats et les enquêtes ont permis de mettre au jour une série de points de fixation particulièrement importants pour penser les liens entre sciences, techniques, pouvoirs et sociétés.
La Carte blanche entend proposer, pour la période moderne, proposer une série de présentations sur ce nouage complexe des pratiques savantes et techniques, de leurs spécificités et de leur relative autonomie avec les manières de gouverner et de s’approprier les travaux produits.
C’est bien la dynamique savoir/pouvoir que nous mettrons en exergue dans les différentes présentations proposées, afin de saisir à la fois les pratiques de circulation entre des espaces sociaux distincts, les lieux de représentation de la science pour le pouvoir, l’innovation conceptuelle et pratique de ces nouveaux arrangements entre la pratique savante et la façon de gouverner.
Nous tenterons, lors de cette Carte blanche, de faire ressortir à la fois les spécificités des cadres modernes de la relation savoir/pouvoir et les continuités (dans les débats, dans les pratiques) avec notre période contemporaine. Il s’agira donc d’éclairer, au prisme d’une histoire culture, sociale et politique des sciences et des techniques, les enjeux des productions scientifiques et techniques.
Nous avons prévu cinq interventions pour la Carte blanche. Une introduction (par Pierre Crépel et Jérôme Lamy) permettra de signaler les lignes de force de la recherche historique sur les rapports savoir/pouvoir. Simone Mazauric interviendra ensuite sur les conférences du Bureau d’Adresse à l’âge baroque, afin de démêler les articulations entre ordre épistémique, relations sociales et exercice du pouvoir. Samir Boumedienne embrassera ensuite le temps long de la modernité pour explorer la signification politique de la découverte. Pierre Crépel détaillera les rapports entre les académies et les entreprises encyclopédiques tout au long de l’Ancien Régime. Enfin, Jérôme Lamy explorera les différentes formes d’investissements scientifiques à la cour de Versailles du XVIIe au XVIIIe siècle.