S'accommoder du mur, s'approprier le mur dans la ville (XIVe-XXe siècles)
Carte Blanche à l'École Pratique des Hautes Études - PSL université (EA Histara 7347).
Ce panel s'inscrit dans le sillage de la proposition de Jacques Le Goff qui, en 1979, invitait à « partir de la construction et de la destruction du mur » pour renouveler l'histoire de la ville. Il s'agissait, selon lui, de déplacer le regard depuis le centre urbain vers la périphérie afin d'étudier le mur, sur le temps long, comme un ouvrage polysémique pleinement articulé avec la ville. Suivant cette ligne de recherche, ce panel, rassemblant historiens et historiens de l'architecture et des techniques, vise à illustrer la place que murs et remparts urbains ont occupé dans les villes pour les populations qui les habitaient. Son ambition est de restituer, grâce à des sources textuelles et iconographiques rarement exploitées, une « autre » histoire du mur, étroitement articulée avec ses habitants et les différents régimes de temporalités de la ville close : usages diurnes et nocturnes ; usages en temps de guerre et de paix ; usages quotidiens et usages de fêtes (entrées royales, processions…). Une histoire faite d'accommodements, de négociations et de transformations qui éclaire comment les communautés urbaines se sont appropriées des murs dont la forme et l’emprise n’ont cessé d’évoluer avec les techniques de guerre. On les verra s’y adosser, les coloniser, les remodeler, les percer, les araser, les transformer, les absorber, les démanteler et en remployer les matériaux pour construire la ville. Le mur devient ainsi, tour à tour, espalier, foyer, muret, vigie, autel, mur porteur… avant que ses pierres ne servent à bâtir, maisons, églises, palais, musées…