Riad Sattouf et « L’Arabe du futur »
À l'occasion de la publication de l'ouvrage : L'arabe du futur. L'intégrale de Riad Sattouf (Allary Éditions) En quelle année débute l’aventure de L’Arabe du futur de Riad Sattouf ? En 2014 quand paraît le premier volume d’une série qui compte désormais six albums, le dernier étant présenté comme l’ultime ? Ou bien en 1978 quand naît Riad Sattouf, primé à de nombreuses reprises, notamment par le prestigieux Grand Prix du Festival d'Angoulême ? « Je m’appelle Riad. En 1980, j’avais 2 ans et j’étais un homme parfait », ainsi s’ouvre la série sous-titrée Une jeunesse au Moyen-Orient. L’auteur franco-syrien s’empare de son existence pour construire un récit qui nous conduit de la Syrie à la Bretagne, de 1978 à 2011 (la chronologie est précise pour un auteur dont le père est docteur en histoire). Avec talent, malice, exigence et humour, il offre aux lecteurs et aux lectrices la possibilité d’observer la construction d’un jeune homme, sinon parfait, du moins très attachant, un homme qui s’interroge sans cesse sur sa place dans une histoire, qu’elle soit individuelle, familiale, ou collective. L’autobiographie est une source particulière quand il s’agit d’appréhender un individu ou de saisir un contexte historique. Ce genre littéraire intéresse les historiennes et les historiens, avec toutes les précautions qu’exige la discipline. Pour l’auteur, quelle démarche adopter quand il s’agit de raconter l’histoire de sa propre vie et celle de sa famille ? Quelles sources utiliser, au-delà de ses souvenirs et de son ressenti ? Puisqu’il est impossible de penser l’avenir sans regarder vers le passé, quelle place pour l’histoire dans L’Arabe du futur ?