Quand les Bleus traversent l'Atlantique
A plusieurs reprises dans son histoire, l’équipe de France de football est appelée à traverser l’Atlantique pour disputer la Coupe du monde en Amérique Latine. Trois moments seront particulièrement analysés lors de cette présentation. En 1930, quelques années après la découverte du jeu des équipes sud-américaines en tournée sur les terrains européens, les Bleus passent l’équateur à bord du Conte Verde et, avec la première Coupe du monde, organisée par l’Uruguay à l’occasion du centenaire de sa constitution, découvrent une culture du football qu’ils ignoraient jusqu’alors, faite de jeu vif et de passion, au risque de la violence des foules. En 1950, qualifiée in extremis sur le tapis vert, l’équipe de France est confrontée à l’abîme dans lequel ses contre-performances la plongent et, sous le prétexte de voyages longs et épuisants entre les stades brésiliens, préfère finalement déclarer forfait de peur d’être ridicule. En 1978 enfin, après douze ans de disette qui les tient éloignés du concert international, les footballeurs français retrouvent la compétition mondiale mais la question de la participation leur est de nouveau posée : alors que la junte militaire du général Videla gouverne l’Argentine, peut-on jouer à Buenos Aires à quelques centaines de mètres des centres de torture ?