Premières images du monde dans la cartographie portugaise
Au XIIIe siècle, rompant avec toutes les traditions de cartographie terrestre, apparaît en Italie puis aux Baléares, une technique nouvelle qui permet de dessiner avec exactitude les côtes de la Méditerranée. Ces « cartes-portulans » , qui sont des cartes marines à l’usage des navigateurs, reportent avec précision, pour chaque port ou détail de côte, les latitudes (que l'on sait bien mesurer) ainsi que les longitudes (calculées par recoupement successifs).
Au milieu du XVe siècle, les ateliers portugais s'emparent de cette technique qu'ils vont appliquer à l’ensemble des terres qu’ils découvrent : l’Afrique tout d'abord, puis le Brésil et l’Asie tout entière. Entre 1485 et 1519, plusieurs cartes aboutissent aux esquisses des premières mappemondes modernes. Cependant, ces cartes portugaises, toutes manuscrites, sont restées peu connues du grand public et le demeurent encore parfois aujourd’hui. C’est seulement un demi-siècle plus tard que les cartes hollandaises, souvent inspirées de modèles lusitaniens, mais gravées et largement divulguées, imposeront une forme presque définitive à nos planisphères modernes. Notre exposé présente trois de ces cartes portugaises, fondamentales pour comprendre l’histoire de la cartographie.