Pourquoi et comment Rome est devenue une puissance maritime
Il est coutume de dépeindre le Romain comme un paysan attaché viscéralement à la terre de ses ancêtres d’où, tel Antée, il tire une force toujours renouvelée. Cette force qui l’a conduit à toujours plus de conquêtes pour la plus grande gloire de sa Cité. Mais s’il est vrai que la légion fut l’outil principal de la puissance romaine, il lui a bien fallu, sous peine de rester confiné dans la péninsule italienne, franchir le pas et affronter les flots qui l’entourent. Épreuve d’autant plus difficile que dans l’imaginaire des Romains la mer est grecque, donc étrangère et même ennemie. Il ne faudra pas pour autant attendre la première guerre punique pour voir Rome s’intéresser à la mer. Loin de n’être qu’une puissance continentale, elle a très tôt compris ce que pouvait lui apporter l’ouverture vers le large. C’est pourquoi la mer va occuper une place allant grandissante dans bien des aspects de la société romaine, qu’ils soient religieux, politique, militaire ou économique. Cette étude débute vers le milieu du IVe siècle av. J.C., au moment de la création du port d’Ostie, pour s’achever au tout début du IIe siècle av. J.C., alors que Rome sort victorieuse de la deuxième guerre de Macédoine. C’est durant cette période que l’Vrbs va devenir une puissance régionale puis internationale. Si elle réussit à atteindre son objectif principal, à savoir préserver son domaine en mettant le plus d’espace possible entre lui et le monde hostile qui l’entoure, c’est, entre autres, grâce à la maitrise de l’élément marin pour lequel ses origines et sa localisation la prédestinaient.