Pompéi, les vivants et les morts : Éros et Thanatos

À l'occasion de la publication de l'ouvrage : Pompéi dirigé par Pascal Charvet, Annie Collognat et Stéphane Gompertz (Bouquins) Le directeur actuel des fouilles, Gabriel Zuchtriegel dans l’exposition consacrée à l’Art et la sensualité dans les maisons de Pompéi (avril 2022-janvier 2023) déclarait : « Comment expliquer l’omniprésence des images sensuelles à Pompéi »,? En effet loin d’être des libertins, les Pompéiens étaient amoureux de la vie, d’une manière irréductible à nos codes moraux et à nos modes de pensée. Cet amour de l’existence se lisait sur les murs de la ville avec ses graffitis gravés ou peints dans le langage immédiat des sens, témoignage d’une culture populaire partagée, au ton libre, drôle, et ironique voire parfois littéraire et qui ne connaissait encore au premier siècle ni péché originel, ni révélation ni livres sacrés. C’est avec le même crucial changement de regard que nous observerons, grâce à l’archéologie, la cité des morts de Pompéi dans une ville elle-même figée par la mort. La Pompéi des morts est en effet le miroir de celle des vivants. Les monuments, les inscriptions, les statues témoignent à leur façon de ce que furent ces hommes et ces femmes dont les noms se déchiffrent dans la pierre. Ambition, amour, amitié, rivalité, vengeance… Car ce sont aussi des histoires individuelles, insolites, surprenantes et émouvantes, que nous ferons découvrir : entre autres, celles de Clara et Caius, à jamais unis dans la mort comme dans la vie, Phileros, trahi par son ami Orfellius, Munatius, le Pompéien aux deux tombeaux, Mamia et Eumachia, les prêtresses de Vénus, Bebryx le petit esclave mort à six ans; et celles qui surgissent avec les corps ensevelis dans la lave, aujourd’hui visibles en plusieurs lieux de la ville.