Peur sur la ville
Carte Blanche à Antiquité-Avenir
Les villes sont souvent associées à des peurs, comme celle de l’insécurité. Les Anciens durent également faire face à des périls urbains et ils craignaient les conséquences de grandes catastrophes urbaines. Les lamentations sumériennes sur des villes insistaient déjà sur les destructions et la disparition d’espaces urbains. Cette table ronde vise à mettre en évidence les moyens déployés en termes de prévention des périls urbains, ainsi que la nécessité de prendre en compte toutes ces peurs et leurs conséquences bien réelles en termes d’aménagement urbain et de vie quotidienne. Des pompes à eau manuelles de l’Égypte pharaonique aux cohortes des vigiles de la ville de Rome, la volonté de lutter plus efficacement contre les incendies a toujours été un élément important.
L’étalement urbain dans des zones inondables impliquait aussi des décisions spécifiques. Face au risque d’inondation, les Grecs avaient appris à aménager des infrastructures spécifiques, notamment grâce à la construction de digues, comme celle des Argiens qui faisait 3kms de long. L’Antiquité grecque disposait également de stratégies variées pour lutter contre les tremblements de terre. Le site marécageux de l’Artémision d’Éphèse aurait ainsi été choisi pour limiter les conséquences des tremblements de terre selon Pline l’Ancien.
Enfin, l’attention portera sur la nuit. Au-delà de l’imaginaire lié aux heures nocturnes, il faudra s’attacher aux moyens développés pour vaincre la peur, comme l’éclairage nocturne. Durant l’Antiquité tardive, Ammien Marcellin alla même jusqu’à écrire, avec une exagération patente, qu’Antioche était une ville où l’éclairage nocturne permettait de rivaliser avec la clarté du jour.