Partir pour se former (Antiquité - XXe siècle)
Bien avant la «génération Erasmus», la nécessité ou l’envie d’apprendre constituait, dans de nombreuses sociétés, l’une des motivations premières pour partir de chez soi. Loin d’être le privilège des élites, le fait de quitter les siens pour se former et acquérir savoirs et savoir-faire concernait l’ensemble des groupes sociaux. Ils prenaient toutefois des formes très variées et fortement genrées : formation des négociants, échange d’enfants dans l’aristocratie, enlèvement d’enfants, mise en apprentissage, domesticité, Grand tour, voyage d’artiste, parcours d’initiation, internat, séjour linguistique, OFAJ, etc. Les mobilités propres aux moments de formation ne se limitent pas à l’enfance et à la jeunesse, elles se déclinent en petits déplacements et grands parcours et se fondent sur l’envie de prendre le large autant que sur la contrainte économique ou politique. En croisant deux grands champs historiographiques, l’un portant sur les mobilités de travail et les formes de dépendance, l’autre sur l’éducation, la formation et l’apprentissage, les contributions évoqueront des lieux, des champs sociaux et des contextes différents afin d’interroger, sur la longue durée et à travers les espaces, les logiques selon lesquelles les sociétés du passé ont associé mobilité et formation.
PROGRAMME
9h Accueil des participant(e)s
9h30 Laurent BESSE et Ulrike KRAMPL, « Introduction »
9h40-10h20 Nathalie BOULOUX (MCF HDR, Université François-Rabelais de Tours), « Carte, voyage et savoirs géographiques (Ve-XVIe siècles) ».
10h20-11h Sandra PÉRÉ-NOGUÈS (MCF, Université Toulouse 2-Jean Jaurès), « Parcours de mercenaires grecs: entre apprentissage et expérience de la guerre antique ».
11h20-12h Éric PERRIN-SAMINADAYAR, Université Paul-Valéry de Montpellier), « Voyages et séjours pour études à Athènes à l’époque hellénistique ».
12h-12h40 Aurélien GIRARD (MCF, Université de Reims), « Partir étudier dans la capitale pontificale : les chrétiens orientaux entre Empire ottoman et République des Lettres (XVIe-XVIIIe siècles) ».
14h30-15h10 Raffaella SARTI (ricercatrice Università degli Studi di Urbino « Carlo Bo »), « Partir pour servir, servir pour apprendre. Parcours de domesticité (Europe, XVIIIe- XXe siècles) ».
15h10-15h50 France NERLICH (Professeur à l’université François-Rabelais de Tours), « Pourquoi Paris ? Les séjours de formation des peintres allemands dans la capitale française au XIXe siècle ».
16h10-16h50 Marie RODET (Senior Lecturer in the History of Africa, University of London), «Les migrations africaines dans l’enfance aux XIXe et XXe siècles : figures et modèles de formation ».
16h50-17h30Samuel BOUSSION (MCF, Paris 8), « Le métier s’apprend à l’Ouest : les voyages de travailleurs sociaux français aux Etats- Unis dans les années 1950 ».