Partir ou rester après une défaite
Proposée par le Laboratoire d’excellence (LabEx) « Ecrire une histoire nouvelle de l’Europe» (EHNE), Universités de Paris Panthéon Sorbonne et Nantes.
La guerre, qu’elle soit synonyme de victoire et davantage encore de défaite, génère des mouvements de populations, militaires et civils, des départs volontaires, forcés ou contraints par l’urgence...
Cette table ronde est l’occasion de présenter deux ouvrages récents sur les défaites, l’un à l’époque moderne, l’autre à l’époque contemporaine : La défaite à la Renaissance (Droz, 2016) et Vaincus ! Histoires de défaites en Europe (Nouveau Monde éditions, octobre 2016). Les défaites occupent une place singulière dans l’histoire européenne, notamment dans l’élaboration des récits nationaux. Les étudier permet de décentrer le regard, d’écrire véritablement une autre histoire de l’Europe. Expérience largement partagée dans le monde et spécifiquement dans l’Europe moderne et contemporaine du fait de la répétition des conflits, la défaite exacerbe les problématiques du départ : sa durée, ses conditions, sa mémoire. Or, les sociétés européennes de l’après-1945 voient un affadissement du terme même de défaite et de vaincus. Ces deux termes se sont progressivement effacés au profit de la terminologie de victimes qui renvoie non à l’événement de la défaite en soit mais à ses conséquences humaines. Si sa réalité demeure néanmoins la même – celle du départ nécessaire –, sa prise en compte par les opinions publiques s’est transformée : ONU, commémorations, tribunaux pénaux internationaux…