Partir de la ville
Carte Blanche au CeTHIS
Cette table-ronde proposée par le CeTHIS (Centre Tourangeau d’Histoire et d’étude des Sources) s’intéresse au mouvement conduisant, à travers les siècles, à quitter durablement la ville, ainsi qu’aux conséquences de ces départs sur l’espace urbain et ses habitants. Si les études ne manquent pas sur l’arrivée et l’installation en ville, du Néolithique jusqu’au XIXe siècle inaugurant l’urbanisation du monde, comment envisager le mouvement inverse, dont la récente pandémie de Covid-19 ou les guerres les plus contemporaines viennent rappeler la brûlante actualité ?
Au-delà de l’emballement médiatique récent sur le « retour à la terre » et les « néo-ruraux », on interrogera, sur le temps long, les raisons qui conduisent certains groupes à déserter le modèle urbain et ses contraintes, ou encore celles qui poussent les élites citadines à opérer au-delà des murs une relocalisation de leurs activités. De tels départs ne sont alors pas sans conséquences sur la morphologie urbaine et la recomposition de la communauté civique et des multiples liens qui la constituent.
Lorsqu’il est contraint, le départ de la ville relève du bannissement ou de l’exclusion, des pratiques communes dans la vie citadine antique ou à l’âge des révolutions, lors de crises mettant à l’épreuve les fondements de la communauté urbaine. Dans tous les cas, ces mouvements mobilisent les autorités et nombre d’intermédiaires en charge de la police urbaine, de l’identification des personnes et des mobilités. On tâchera enfin de se demander ce que fait le départ à la citadinité. Car l’éloignement de la ville nourrit aussi une mémoire vive et sensible, teintée de nostalgie ou d’espoir du retour.