Les Parcours Pédagogiques

Osons voir la Méditerranée à travers les arts de l'Empire romain

Une entrée « mer » en histoire des arts sur l’Empire romain et la mer : Osons voir la Méditerranée à-travers les arts de l’Empire romain
La mer romaine (Ier au Ve siècle après JC) se prête à prolonger le cours d’histoire en histoire des arts. Ce peut-être un moyen de stimuler la curiosité des élèves tout comme l’appropriation de leurs savoirs sur les traces et les héritages du passé, dont la romanisation de notre pays sous l’Empire romain. Il s’agit de l’un des enjeux du programme d’histoire du cycle 3 en classe de CM1 et en classe de 6e.
Tel un voyage sur la Méditerranée romaine (expression de Michel. Reddé et Jean-Claude Golvin, 2020) un projet en histoire des arts peut permettre de faire découvrir la diversité des arts en circulation sur la mer, ou ouvrir la curiosité sur un port en tant qu’expression du génie des ingénieurs romains. Les trois grands objectifs de compétence en histoire des arts (esthétique, méthodologique, connaissances) trouvent là un support à la formation artistique et culturelle de nos élèves. La construction des compétences enrichit aussi la perspective de questionnements et débats.
La mer dans l’Empire romain constitue un territoire à part entière. Sans ce vaste ensemble maritime, l’Empire n’aurait pas pu connaître les dynamiques économiques, politiques, culturelles que nous lui connaissons avec le recul du temps. De plus, les découvertes récentes des fouilles dont celles de l’archéologie sous- marine éclairent davantage cette période pourtant déjà très investie. Les artefacts, leurs fragments ou des traces de bâti, des fragments d’art du portrait trouvés sous l’eau donnent à voir des côtés inattendus et fascinants pour les jeunes élèves, en musées ou/et sur le terrain.
Tout ce fond issu des épaves de la Méditerranée et de ses villes portuaires interpelle sur le pourquoi ces pièces prennent-elles place dans des musées. Les fouilles fictionnelles ou les reconstitutions de cabinet d’archéologue-plongeur enrichissent les points d’appui à l’enseignant. Osons mobiliser nos savoirs et nos compétences professionnelles, les institutions partenaires, pour faire changer le regard de nos élèves sur les héritages que la mer généreuse ou redoutable a rendu possible au service des terres et des sociétés d’aujourd’hui.

Le continuum territorial constitué par la maere nostrum entre ses marges continentales n’est pas récent. Cette mer très hostile à la navigation, prend sens notamment avec les travaux de Fernand Braudel (La Méditerranée, l’espace et l’histoire, 1949). La pax romana est perçue comme élément unificateur facilitant les échanges entre les rives. Cependant, l’historiographie classique a longtemps dénigré le rôle de la navigation antique en sous -estimant les capacités des bateaux. Ce sont les fouilles archéologiques subaquatiques et sous marines qui ont fait basculer la prise en compte des navigations à l’époque impériale (Giuliano Volpe. 2000 et 2020). La fouille sous l’eau n’est qu’une étape dans l’étude de l’archéologue.
La terre et l’eau en viennent à ne plus être séparées, dans une perspective globale environnementale et contextuelle. Selon les auteurs, la Méditerranée devient « le plus grand musée du monde » (Georges Bass) ou « le plus grand contexte archéologique du monde » (G.Volpe, 2020). De plus, les récentes recherches sur les ports antiques et leurs aménagements renouvellent l’ image de ces équipements.
Vingt ans de fouilles de l’embouchure du Rhône au port d’Arles par exemple révèlent des objets fragiles en cuir, en bois, des amphores, du métal conservés dans les sédiments. Le bon état souligné par les archéologues du Musée Départemental de l’Arles Antique (MDAA) et du Département de Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous - Marines tranche avec les objets de fouilles terrestres souvent dégradés. Depuis peu, le commerce et les activités portuaires deviennent mieux connues (Luc Long, 2010)
L’amphore, un objet du quotidien, peut prendre une place aisée en histoire des arts. Récipient du transport maritime et fluvial des denrées, elle renseigne sur des techniques de fabrication régionale, sur des ateliers, sur un mode de transport de denrée alimentaire. Les traces qu’elles contiennent éclairent les goûts et la gastronomie du temps. Cet emballage jetable, un déchet, donne lieu à des recyclages divers témoins d’urbanisme, de vie sociale, de fabrications nouvelles caractéristiques de la romanisation (MDAA, Commerce et activités portuaires, 2009). L’amphore, comme d’autres déchets, permet d’interroger sur le statut de l’objet en musée.
L'atelier proposé porte sur une action commune CM1-6e « Pistons une amphore ibérique ».
La proposition cible un jeu de rôles partagé entre une classe de 6e et une de CM1. Elle s’inspire d’une expérience, appuyée sur les liens de confiance établis avec le Musée de l’Arles Antique et des collègues du cycle 3 en Primaire.
L’objectif est de faire travailler autrement la romanisation. Mais aussi il s'agit de faire fréquenter un lieu patrimonial relié au port d’Arles.(Forum et Maison Carrée de Nîmes). Un col d'amphore ibérique prêté par le Musée sert alors de support au jeu de rôles et activités articulées à l'artefact.

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