Mourir au XXIe siècle : notre approche de la fin de vie évolue-t-elle ?
Carte Blanche au Comité départemental des soins palliatifs 41
Dans ce premier quart du XXIème siècle, nous pouvons faire le constat d’une multitude de questionnements, d’incertitudes et de modifications des représentations et perceptions sociétales autour de la maladie et de la fin de vie. Si la médecine semble toujours pouvoir repousser les limites du mourir, elle fabrique aussi des situations de vie particulièrement complexes, voire souffrantes. Ces indéniables progrès sont confrontés aussi à des réalités percutantes : nécessité de choix de financement du système de santé, vieillissement de la population, crise sanitaire, inquiétudes sur la vie future (environnement, conflits, etc…)
Dans une société où performance et exigence sont érigées comme des valeurs essentielles, l’idéal d’un homme sans maladies, sans faiblesse convoque la médecine à sans cesse repousser les limites du vivant. Quels sont les enjeux sociaux, éthiques, ou en terme de soin lorsque la vie est menacée ?
Les débats actuels, en France et dans d’autres pays, sur la fin de vie vient questionner la place que nous laissons à ceux qui sont affectés par la maladie ou par le grand âge. Quelle est notre capacité, individuelle mais surtout collective, à élaborer une position par rapport à la souffrance de l’autre, miroir de notre propre vulnérabilité ? Comment promouvoir à la fois l’autodétermination pour le plus grand nombre et l’attention aux plus fragiles, aux plus vulnérables d’entre nous ?
Dans ce contexte de questionnements sociétaux, mais aussi législatifs, autour du vivre avec la maladie, de la mort qui se profile ou de la fin de vie, il nous semble nécessaire d’apporter des regards croisés, entre les dimensions éthiques, l’approche soignante et l’évolution socio-historique de ce qui traverse notre société.