Mourir au loin : Gestion et difficultés dans la mort immigrée

Carte Blanche à l'Association Cultures et Connaissance du Monde Arabe Le regard de ces immigrés sur la mort en “terre étrangère” reste encore un regard traversé par tant d’inquiétudes, tant de frustrations et tant d’incertitudes également sur la manière dont leur pays d’accueil, on répond à leurs aspirations et/ou à leurs attentes pour ces instants. Nombreuses sont les difficultés que les gens rencontrent ou redoutent aussi bien pour reposer en terre étrangère que lorsqu’ils formulent le souhait de reposer à jamais en terre natale. Aujourd’hui par nécessité, par contraintes ou parfois par choix bon nombre de ces immigrés acceptent d’avoir une sépulture en France. Alors qu’il n’y a pas si longtemps la mort en terre étrangère était vécue comme la grande catastrophe qui pouvait arriver à un immigré loin de son pays. La crainte de transgresser même involontairement les règles habituelles religieuses et/ou sociales concernant la gestion de la mort, était très tenace et la mort en terre étrangère était une double perte, pour les morts eux-mêmes et pour les familles, toujours tiraillés par la crainte d’une mort hors normes religieuses, culturelles et sociales. On peut néanmoins avancer que ces appréhensions se posent d’avantage aux gens de la première génération et que ces retours sont finalement le terme logique d’un projet migratoire initial dans lequel rarement la fixation définitive dans le pays de la migration était envisagée. Au-delà de toutes ces péripéties, faites de concessions, d’arrangements, cette problématique installe l’immigré dans une conflictualité mémorielle entre un enracinement inaugurant une nouvelle page de l’histoire des familles dans l’immigration ou une fidélité au pays d’origine qui prolonge surtout les liens des nouvelles générations avec le pays de leurs parents.