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Montrer/cacher les images dans l’Antiquité classique

Si l’on peut postuler que les images produites par les sociétés anciennes étaient faites avant tout pour être vues, certains dispositifs étaient construits pour les cacher. Qu’est-ce que cela nous dit de la puissance des images, des effets qu’elles produisent, effets parfois incontrôlables ? Pouvait-on tout montrer dans l’Antiquité ? Que cachait-on ? Que dévoilait-on ? Où, et pourquoi ? Existait-il également des jeux de montrer/cacher dans le champ interne à l’image elle-même ? Dans une perspective historique, pourquoi cacher (et casser) des images ou des fragments d’images à certaines époques, comme le montrent les opérations plus ou moins spontanées ou organisées d’abolitio memoriae dans l’empire romain ? Les images font-elles peur ? Est-ce parce qu’elles peuvent provoquer des passions ? Est-ce parce qu’elles sont efficaces ? Comment manipuler une image, au sens littéral et figuré ? Quelle est la gestuelle attachée à montrer et/ou cacher l’image ?

Certaines images rituelles étaient ainsi destinées à n’être révélées que par instants et pour des initiés par certains dispositifs physiques ou encore pouvaient être vues de tous, mais pas toujours comprises par tous, tels certains décors dionysiaques. Certaines images, des tableaux ou sculptures aux sujets sexuels, pornographiques, pouvaient n’être visibles qu’en petit comité, dans des chambres à coucher ou dans des lieux tels les lupanars, à moins que ce ne soit notre imaginaire moderne qui les construise ainsi. Parfois ce sont des rites qui obligent à cacher des images. Ainsi lors des rites accomplis par les matrones romaines pour Bona Dea, dans la maison du consul ou du prêteur, tout homme ou animal mâle est exclu de la cérémonie et les images montrant le sexe masculin, voilé ou pas, étaient évacuées ou dissimulées. Dans les mystères dionysiaques, le phallus est transporté voilé dans un van, avant d’être dévoilé. N’est-ce pas alors montrer l’inmontrable ?

Sans prétendre aborder tous les sujets lors de la table-ronde, nous voudrions questionner à partir de quelques exemples précis le statut de l’image antique, sa puissance et les effets qu’elle produit par l’intermédiaire du jeu montrer/cacher (jeu dans l’espace, jeu dans l’image) dans diverses civilisations antiques : les mondes grec, étrusque et romain.

Chaque intervenant a été choisi en fonction de son domaine de recherche spécifique et aura 10 mn de parole en développant un ou deux exemples, image à l’appui. Puis aura lieu le débat entre les intervenants, faisant croiser les regards et les mondes, les images et les méta-images.

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