Matérialité de la ville : quand le bâti parle de la société urbaine
Carte Blanche à l'Institut National Universitaire Champollion
La construction des villes représente un processus complexe dans le développement des sociétés anciennes, médiévales et modernes. La ville est l’expression, la traduction par ces sociétés de faits sociaux : habitat et pôles de pouvoir, mais aussi circulation, voisinage, spécialisation des activités… Des murs de fortification aux espaces administratifs, artisanaux et commerciaux, les villes se construisent et se structurent d’abord comme des réalités physiques. Les archéologues et historiens de la construction ont bien montré comment les processus constructifs pouvaient être révélateurs de dynamiques sociales et économiques qui structurent profondément l’espace urbain. L'objectif de cette table ronde est de susciter un dialogue diachronique et transdisciplinaire sur la question de la matérialité urbaine, des choix urbanistiques – conscients ou non – ainsi que des processus aussi bien logistiques (chantiers, approvisionnement, gestion des ressources) que juridiques (contrats, règlementation) par lesquels la ville se construit et le tissu urbain se transforme en permanence. Comment les acteurs urbains, simples habitants ou dirigeants, envisageaient-ils de structurer leur espace, de l’embellir ou de le rendre tour à tour plus fort, plus sain ou plus lumineux ? Comment le bâti parle-t-il de la conception politique et sociale que les habitants avaient de leur environnement ?