Marronnage maritime
Pour les sociétés esclavagistes insulaires aux Caraïbes et dans le sud-ouest de l’océan Indien, la mer était omniprésente. Elle représentait à la fois une ouverture commerciale et une barrière impassable. En effet, les esclaves étaient majoritairement introduits via les réseaux maritimes intercontinentaux, et ensuite redistribués régionalement. La mer était un obstacle supplémentaire pour empêcher le marronnage ou bannir les esclaves récalcitrants. D’un autre côté, elle offrait des opportunités de fuite pour les esclaves qui cherchaient à échapper à la société esclavagiste. Contrairement au marronnage « classique », ce type de marronnage demandait une organisation souvent complexe pour réussir.
Le but de cette table ronde est de retracer le rôle que le marronnage maritime a joué au sein de différentes sociétés esclavagistes aux Antilles et aux Mascareignes à l’époque moderne. Comment est-ce que les autorités coloniales contrôlaient l’accès aux espaces maritimes (e.g. décrets pour empêcher l’enlèvement des pirogues par les esclaves) ? Comment est-ce que les esclaves s’organisaient pour réaliser leur marronnage par la mer (e.g. coopération entre esclaves de différentes plantations) ? Est-ce que des évasions maritimes ont été souvent couronnées de succès (e.g. retour des esclaves malgaches à Madagascar) ?