Louise de Vilmorin : devenir légendaire

Carte blanche aux éditions Flammarion

« Une femme debout à l’aube d’une époque nouvelle », c’est ainsi que Jean Cocteau décrit Louise de Vilmorin. Grâce à son mystère, Loulou charmait ses frères, ses amis, ses maris, ses amants. Son élégance a fait d’elle une figure iconique de la mode parisienne dès les années 1935. Louise a la plume alerte : elle est une spirituelle épistolière. Ses romans graves et drôles lui valent des demandes de scénarios de Max Ophuls, Louis Malle, Marc Allégret. Son œuvre poétique mélodieuse a attiré des compositeurs tels Francis Poulenc, Georges Auric et le chanteur Guy Béart.

D’une maladie d’enfance, elle avait gardé une claudication et le besoin d’être consolée. Aussi cherchait-elle la confirmation qu’elle était aimable. Antoine de Saint-Exupéry, Robert Brisson, Gaston Gallimard, Orson Welles, Roger Nimier, Jean Hugo, Pierre Seghers, André Malraux ont fait quelques pas avec elle sur le chemin d’une vie palpitante. Tous ont rendu hommage à la créativité de celle qui s’appelait « la reine des nomades ». Louise avait le sens de la fête et de l’hospitalité. Ses amis attendaient avec impatience les soirées du « salon bleu » à Verrières où elle avait inventé un décor incomparable. Figure du Tout-Paris artistique et littéraire, elle encourageait les jeunes talents : Léo Ferré, Azzedine Alaïa, Jean Chalon venaient respirer auprès d’elle cet air de fantaisie inimitable. Une image que Louise de Vilmorin avait voulue légendaire, l’esprit d’une œuvre originale, résolument située en dehors des écoles littéraires méritent qu’on redécouvre aujourd’hui la destinée de la femme de lettres.