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L'invisible travail des classes populaires

Carte blanche aux éditions de la Sorbonne

Cette table-ronde revient sur l’évidence trompeuse de la définition même de ce qui fait le « travail ». Cette démarche, consistant à revisiter l’histoire du travail fondée sur l’étude de l’« emploi » rémunéré, relié à un métier, est ancienne. Depuis les années 1970, un vaste corpus scientifique en sociologie et en anthropologie, porté notamment par une épistémologie féministe, est venu déstabiliser cette définition, en posant notamment la question des frontières du travail : où commence-t-il et où s’arrête-t-il ? À partir de quels critères et de quels seuils peut-on considérer qu’une activité relève du travail ? Ces recherches pionnières ont mis en évidence l’invisibilisation d’un certain nombre de tâches, dévalorisées ou non-payées, et ont fait émerger, avant de la consacrer, la notion de « travail domestique ». Les activités quotidiennes d’hommes et de femmes des classes populaires contribuant à créer de la valeur, sans qu’elles ne soient jamais reconnues ou qualifiées de la sorte sont nombreuses. Symptomatiquement, ni les contemporains, ni les réformateurs sociaux, ni les statisticiens ou hérauts du mouvement ouvrier, ne les ont intégrées à une meilleure compréhension du travail des classes populaires. Sans postuler a priori ce qu’est le travail, mais en cherchant plutôt à voir comment ce dernier se décline dans la vie des individus, la table ronde cherchera à revenir sur ces marges encore inexplorées du travail dans la société pré-salariale.

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