L'essor du populisme - Daniel COHEN
Le populisme est le produit de deux forces telluriques. Premier séisme : la montée d'un immense ressentiment contre les partis et les institutions politiques. Face à l'échec de la droite et de la gauche à contenir les excès du capitalisme contemporain, la radicalité " anti-système " a brisé les compromis que l'un et l'autre camps étaient parvenus à édifier. Deuxième séisme : la fin de la société de classes, au profit d'une société d'individus pensant leur position sociale en termes subjectifs. - Une nouvelle polarité en résulte, qui oppose les confiants aux méfiants les opptimistes aux pessimistes - des catégories inscrites dans des positions sociales, mais où la biographie de chacun joue un rôle essentiel. À la conjoncture de ces deux secousses, il y a un perdant : la gauche, y compris son aile radicale, que sa méfiance à l'égard des institutions prive d'une position forte sur le nouvel échiquier politique.
Daniel Cohen propose, dans Les origines du populisme (Éd. Seuil 2019), une analyse du populisme contemporain prospérant sur le désenchantement démocratique, l’effacement des oppositions partisanes et, plus encore, sur la crise de la gauche.