Les Vénitiens et la mer
Conférence proposée par le Conseil Scientifique
Depuis son indépendance de la tutelle byzantine à partir du XIe siècle et jusqu’à la bataille de Lépante à la fin du XVIe siècle, la ville de Venise s’est imposée comme une grande puissance maritime. Des institutions efficaces ont été tôt mises en place pour l’organisation de la flotte militaire et commerciale à l’origine de la conquête politique de nouveaux territoires (les côtes dalmates et albanaises, la Crête et les Cyclades en particulier) comme de l’animation de marchés internationaux dynamiques.
Un tel succès s’explique par la participation active de l’ensemble de la population vénitienne à cette économie maritime. De nombreux marchands issus des familles nobles et bourgeoises ont sillonné les mers pour pratiquer le commerce. Des marins compétents, souvent d’origine grecque ou dalmate, ont assuré la navigation des galères et des navires autour de la Méditerranée, et jusqu’à la Manche et la mer du Nord. Les ouvriers de l’Arsenal comme les travailleuses de la Corderie ont produit les équipements nécessaires à ces navigations périlleuses. D’innombrables autres métiers ont contribué à l’économie de la ville, des artisans produisant les instruments et transformant les matières premières, aux porteurs, dockers et bateliers assurant la distribution des marchandises autour du port et dans la ville. Dans la lagune enfin, une économie vivrière assurée par les pêcheurs et les maraichers s’est fondée sur l’équilibre écologique assuré par les marées régulières de l’Adriatique.
À partir d’une série de portraits d’habitantes et habitants de Venise, nous explorerons la complexité et l’ubiquité des liens entre la Sérénissime et la mer qui l’entoure.