Les peuples de la mer, un univers méconnu ? Environnement, sociétés et animaux marins
Carte blanche au Réseau Universitaire de Chercheurs en Histoire Environnementale, à l'Association pour l'histoire de la protection de la nature et de l'environnement et au Comité d'histoire du ministère de la Transition écologique
Les tensions entre la France et le Royaume-Uni post-Brexit à propos des droits de pêche dans les eaux britanniques ont rappelé récemment l’enjeu des ressources marines pour ces pays et leurs habitants. Pourtant, ces querelles dissimulent des problématiques bien plus vastes liées à l’environnement marin, que ce panel se propose de mettre au jour en se refusant à considérer les animaux marins uniquement comme des ressources.
L’approche proposée par Solenn Rivoal, Daniel Faget et Philippe Le Niliot consiste ici à réfléchir à la rencontre entre les peuples de la mer : ces sociétés humaines qui ont recours aux richesses des mers et océans pour se développer, et ces sociétés animales qui s’adaptent, disparaissent, voire croissent en réaction à ces agissements. Les enjeux qui émergent de ces rencontres considérées sur le temps long, de la période moderne à nos jours, sont alors multiples.
Il peut s’agir de comprendre comment les anthroposystèmes marins ont évolué au cours de ces quatre siècles, notamment face aux pratiques d’usages et d’exploitation qui les affectent. La question des modes d’appropriation (communs, propriété privée) et d’échange (place de l’économie de marché concurrentielle) est alors centrale dans la réflexion, tout autant que celle des représentations des animaux marins, de leur protection, et de leurs stratégies d’adaptation aux interventions humaines.
Au travers de toutes ces thématiques et d’une approche résolument ancrée en histoire environnementale, c’est bien un monde méconnu, celui des fonds marins et de leurs relations changeantes au fil des siècles avec les sociétés humaines, que cette table ronde se propose de sortir de l’ombre.