Les personnes âgées face à la mort, du XVIIIe siècle à nos jours (France, Suisse)

Carte Blanche à LARHRA, le Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes L’accompagnement de la fin de vie fait l’objet de réflexions religieuses, éthiques et politiques controversées depuis plusieurs siècles. Or, l’histoire de la vieillesse et du vieillissement offre un champ fécond d’exemples et d’études de cas qui permettent d’aborder les enjeux actuels avec un recul bienvenu en regards des polémiques contemporaines. Cette table-ronde invite à une relecture des représentations négatives de la vieillesse et remet en cause l’idée reçue selon laquelle les vieillards attendraient passivement la mort, à domicile ou en hospice hier, en EHPAD aujourd’hui. Elle vise à étudier les formes de stratégies que mettent en œuvre les gens âgés, du XVIIIe siècle à nos jours, pour bien préparer leur mort, stratégies éminemment dépendantes de leur genre et de leurs propriétés sociales. Les institutions pour personnes âgées sont, par la nature même de leur destination, des observatoires évidents de la fin de vie. Si l’image du mouroir a été déconstruite en histoire, elles n’en demeurent pas moins des espaces où se posent le rapport médical, temporel, matériel à la mort. Quant au domicile, il est traditionnellement le cadre moins visible de la préparation à sa propre fin. Ces exemples du passé et l’éventail des comportements illustrent également la genèse de la question de la dignité des personnes âgées face à la fin de vie, en lien avec les enjeux de l’euthanasie (passive et active) et dans une perspective d’expériences comparées entre la France et la Suisse.