Les mondes miniatures des religieuses : histoire des « boîtes de nonnes »
Carte blanche aux Éditions de la Sorbonne De la fin du XVIIIe siècle aux années 1960, des milliers de religieuses en Europe ont fabriqué des modèles réduits de leur cellule et de leur couvent dans des boîtes vitrées, des œufs, des coquillages ou des coques de noix. Elles s’y représentaient en miniature, sous la forme de poupées de cire, de silhouettes de papier et de photographies, au travail ou en prière, entourées des objets de leur quotidien minutieusement reconstitués. Elles les offraient à leur famille afin de donner à voir leur vie à l’abri des murs du couvent. Si ces petites cellules ont suscité l’intérêt des ethnographes, des collectionneurs et des artistes, elles ont été peu étudiées, alors même que leur confection était très répandue au XIXe siècle. À la croisée de l’histoire des femmes, du travail, de la culture matérielle et de l’enfermement monastique, cette table ronde entend éclairer ces étranges objets. Que nous apprennent les « boîtes de nonnes » sur la vie des religieuses et sur les liens qui les unissaient à leurs familles ? Comment ont-elles circulé depuis les monastères jusqu’aux musées et aux collections privées ?