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Les images : pouvoir médiatique et spectacle de com’

Carte blanche à la Communication publique (asso) & Acteurs publics

L’image est au cœur de la communication politique. Presque toujours médiatisée, elle est dans les mains des détenteurs de supports notamment audiovisuels et réticulaires, la télévision demeurant quelque temps encore un lieu de référence du débat public.

À l’actif des médias, quels qu’ils soient, institutionnels, professionnels ou à la portée numérique de tout un chacun, l’image atteste ou dénonce. Elle apporte une preuve ou lance une alerte, fait une révélation. Son émetteur – plus souvent un colporteur – prend une responsabilité sur la place publique. La diffusion d’une image est un acte de communication, de mise en commun d’informations, de partage de la connaissance et a priori d’établissement d’un lien avec l’autre, avec les autres. Mais on sait qu’à l’instar de la duplicité d’Hermès, messager des dieux et dieu des voleurs, la communication politique – comme l’information qu’elle véhicule – sert, tant à faire comprendre, qu’à tromper.

Dans les pratiques actuelles de l’information expéditive et des instantanéités en concurrence, l’image permet de faire l’économie du long discours, de se passer d’une analyse rationnelle, d’autant que le registre passionnel et la sollicitation des affects satisfont l’audimat. Le fait divers privé, voire intime, est vite érigé en fait de société. Un conflit de voisinage, qui peut être traité dans la proximité, occupe la « une » de la presse mondiale et appelle le recours à une loi, de préférence nouvelle. Emphase contre-productive !

On sait que les restitutions des messages, qu’un téléspectateur reçoit, sont de l’ordre de 65% d’impressions, de sensations nées dans l’apparence. 20% à 25% tiennent au ton utilisé, au style du propos, à la perception d’un engagement, d’une implication, à une authenticité… disons de « l’image radio ». Restent 10% à 15% afférent au texte, au contenu. L’analyse d’émissions de Michel Rocard, en radio ou télévision, offre l’exemple du rôle particulier de l’image pour convaincre.

Aujourd’hui l’image s’est plutôt mise au service de la com’ réductrice, privée de mémoire, inattentive à la réponse sérieuse, forcémentlongue, mais qu’on pourrait illustrer. En fait, l’image collabore au déni de complexité de la politique et caricature l’art de gouverner. Elle contribue à la mauvaise image de la politique ou des médias, mis dans le même sac…

N’y-a-t-il aucun remède ? Des précautions d’usage des images, en particulier sur les réseaux sociaux ? Des mises au point utiles sur la place de l’image dans l’information ? Un apprentissage du décodage ?

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