Les Parcours Pédagogiques

Les grands conflits du XXe siècle sur mer

La Grande guerre sur mer est marquée par une série de paradoxes : partir pour une guerre courte/s’installer dans une guerre longue ; se préparer à un engagement décisif sur mer/conduire un blocus et protéger les lignes de communication contre les sous-marins ; gagner la guerre sur terre/assister au triomphe des puissances maritimes.

Les césures chronologiques de la guerre sur mer, à articuler avec la chronologie générale et classique du conflit, soulèvent également une série d’interrogations : réfléchir à un « temps long » de l’entrée en guerre en matière navale, de l’avant-guerre au printemps 1915 ; analyser le passage d’une forme de guerre attendue à une forme de guerre nouvelle, du printemps 1915 au printemps 1917 ; concevoir la sortie de guerre en dépassant également le cadre chronologique, pour l’articuler comme la victoire des puissances maritimes, du printemps 1917 à la conférence de Washington (1922). Mettre l’accent sur l’évolution des formes du conflit, les progrès scientifiques, techniques, industriels, les caractères nouveaux des opérations navales et les leçons de la guerre.

Entre 1939 et 1945, l’interaction des fronts terrestres, aériens et maritimes confère à la Seconde Guerre mondiale une dimension éminemment maritime inscrite au cœur des réalités militaires et articulée autour de points tournants identifiés. De la campagne de Pologne à la campagne de Russie (1939 - 1941) la guerre navale constitue un arrière-plan décisif, avec les flottes de guerre comme enjeux et les liaisons maritimes comme impératif. De l'invasion de l'URSS à Stalingrad et aux victoires soviétiques à l'est, américaines dans le Pacifique, alliées en Afrique et dans la bataille de l'Atlantique (1941-1943), c’est l’importance croissante de la guerre navale.

L’année 1942 est un tournant avec les premiers débarquements, les premières opérations amphibies, la mobilisation industrielle. Les débarquements, les libérations et la campagne d'Allemagne à l'Ouest, les conquêtes soviétiques à l'Est, les offensives maritimes, aériennes et terrestres des Américains (1943-1945) achèvent une guerre longue et sanglante qui consacre le double triomphe, d’une puissance maritime et d’une puissance continentale aux intérêts divergents, en Europe et dans le Pacifique.

L’étude de la Guerre froide sur mer doit combiner trois axes de réflexion séparables mais non séparés : l’OTAN, le nucléaire, les crises avec des chronologies différentes mais imbriquées. Il convient de partir des années de tous les dangers, 1945-1950 : le vide militaire américain en Europe occidentale face à la soviétisation de l’Europe de l’Est ; la supériorité navale américaine mondiale et incontestée alors que les enjeux sont terrestres et continentaux ; les conflits post-1945 en Indochine et en Corée : des théâtres d’opérations extra-européens.

On étudiera le temps des alliances, jusqu’au traité de l’Atlantique Nord (1949), la mise en place de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dans sa dimension militaire et navale (1950-1951). Le Pacte de Varsovie (1955) : l’URSS, ses vassaux et les composantes navales du bloc de l’Est. L’étude portera ensuite sur les crises de la guerre froide : Suez, Cuba, la « seconde Guerre froide » des années 1980 dans leurs dimensions maritimes, auxquelles l’arme nucléaire confère une dimension nouvelle et singulière.

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