Les expériences ouvrières du XXe siècle. Nouvelles approches, nouveaux enjeux.

Carte blanche aux éditions de l’EHESS

Tout au long du XXe siècle, le monde ouvrier a constitué un véritable laboratoire historiographique. Les lectures marxistes s’y sont confrontées à la microanalyse, l’histoire économique et sociale y a dialogué avec l’histoire culturelle. De nouvelles formes d’écriture de l’histoire s’y inventent aujourd’hui, à l’aide de nouveaux objets et de nouvelles méthodes. C’est ce que montrent, chacun à sa façon, deux livres importants publiés par les Éditions de l’EHESS. Camille Fauroux, avec « Produire la guerre, produire le genre. Des Françaises au travail dans l’Allemagne nationale-socialiste (1940-1945) », renouvelle l’histoire du travail pendant la Seconde guerre mondiale à partir de « trajectoires oubliées » et à l’aide d’une approche de genre. Eliane Le Port met également la parole des ouvrières et des ouvriers au coeur de « Écrire sa vie, devenir auteur. Le témoignage ouvrier depuis 1945 » : en réunissant un large corpus de récits ouvriers, l’historienne s’interroge sur la place de l’écriture dans la construction des pratiques et des imaginaires et, plus largement, sur le rôle du témoignage dans l’expérience ouvrière. Par la lecture croisée de ces deux ouvrages et par le dialogue entre leurs autrices, ce débat voudrait donc contribuer à explorer les nouvelles méthodes et les nouveaux enjeux historiographiques de l’étude du monde ouvrier.